Aujourd'hui, le phénomène migratoire est perçu par les européens comme quelque chose de relativement nouveau et d'une ampleur sans précédent. Pourtant, il ne s'agit pas d'une réalité. La proportion de migrants (hors Union européenne) par rapport à la population européenne totale n'est que de 5,1% en 2019 (Eurostat, 2021). « Des mouvements de cette ampleur ne sont pas nouveaux et sont plus limités que les grandes migrations vers l'Amérique au 19ème siècle, qui ont concerné 100 millions de personnes pour une population quatre fois plus petite qu'aujourd'hui » (Avau, 2019).
« La véritable nouveauté réside dans l’explosion des réfugiés et dans le développement de migrations Sud-Sud qui sont passés d’1,5 millions en 1960 à 10 millions en 2012. La majorité d’entre-eux se tournent vers les pays du Sud et non vers le Nord » (Avau, 2019).
La décision d’un individu de migrer peut être motivée par toute une série de facteurs :
- Facteurs économiques : l’écart entre le niveau de vie des pays fait aussi d’aimant. Cet écart attire les migrants vers les pays à niveau de vie plus élevé ou offrant de meilleures perspectives d’emploi.
- Gouvernance et services publics : Une mauvaise gouvernance, la corruption et l’absence d’un système éducatif et de services de santé de qualité
- Déséquilibres démographiques : par exemple, vieillissement de la population ou la baisse du taux de fécondité et l’allongement de l’espérance de vie dans de nombreux pays à revenu élevé, ce qui contribue à un déséquilibre de l’offre et de la demande de main-d’œuvre entre régions développées et en développement.
- Conflits : Les conflits peuvent être d’ordre ethnique et/ou religieux, mais ils peuvent aussi être causés par des inégalités économiques ou par une concurrence pour s’approprier des ressources naturelles.
Il est important de distinguer ces deux types de migrations bien qu’ils soient fréquemment, voire toujours, imbriqués. La plupart des flux migratoires résultent d’un mélange complexe de facteurs sociaux, politiques, économiques, ethniques et religieux qui sont inextricablement liés. Il se révèle donc parfois difficile de percevoir la différence entre une migration « volontaire » et une migration « involontaire » ou forcée.
Il est donc possible de définir deux types de migration, sachant qu'ils sont souvent étroitement liés en raison d'un mélange de facteurs sociaux, économiques, religieux, politiques et ethniques :
- La migration par nécessité : ce sont les facteurs "push". Ce type de facteur pousse le migrant à quitter son pays d'origine. Ces facteurs comprennent la persécution, l'oppression, la famine, les catastrophes naturelles, le faible développement, les mauvaises perspectives économiques et le chômage. Malheureusement, ce type de migration a vu naître des dérives : trafic d’être humain, migration clandestine, passeurs…
- Migration par choix : Il s'agit de facteurs « pull ». Ce type de facteur attire le migrant vers le pays de destination et le laisse plus "libre" de faire des choix : niveau de vie plus élevé, sécurité ».
Qu'il s'agisse d'un choix ou d'une nécessité, l'immigration est un acte qui demande réflexion. Ce choix implique des conséquences, parfois irréversibles, pour l'immigrant, sa famille et toutes les personnes qu'il rencontrera tout au long de son parcours.
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